L’UE accorde 30 millions supplémentaires au Liban.
SYNTHÈSE — Plusieurs ONG, dont Amnesty et Médecins du Monde, ont appelé hier à un «cessez-le-feu» et à accroître l’aide humanitaire au Liban, où la situation est «cauchemardesque» pour des centaines de milliers de personnes déplacées par le conflit entre l’entité sioniste et le Hezbollah.
«Avec plus de 1,2 million de personnes sur la route, soit 20% de la population déplacée, la crise a pris des proportions alarmantes», a affirmé Jennifer Moorehead, de l’ONG Save the Children, lors d’une visioconférence à laquelle participaient également Amnesty International, Oxfam, Médecins du Monde, Refugees International et Action contre la Faim. «Les deux derniers jours ont été totalement cauchemardesques», a-t-elle ajouté.
Après des bombardements aériens massifs contre le Hezbollah, l’armée sioniste mène depuis lundi des opérations au sol dans le sud du pays, tout en poursuivant ses frappes, notamment sur Beyrouth et sa banlieue.
Les ONG qui agissent au Liban décrivent une situation «épouvantable», avec des familles entières dormant dans la rue, des refuges pris d’assaut et des hôpitaux débordés, en particulier dans les régions touchées par des frappes. «867 centres ont été ouverts pour accueillir des personnes déplacées dans des écoles publiques, des universités, et parmi eux 643 ont déjà atteint leur capacité maximale», a détaillé Ahmad Chreif de Médecins du Monde, basé à Beyrouth.
Ces organisations appellent à un arrêt des hostilités pour éviter que la situation ne s’aggrave et au respect du droit humanitaire international.
Une attaque sioniste «indiscriminée»
«La priorité la plus urgente maintenant doit être un cessez-le-feu immédiat», a affirmé Jeremy Konyndyk, président de Refugees International, accusant l’entité sioniste de mener une attaque «indiscriminée» au Liban qui «ne va pas seulement toucher le Hezbollah», mais les Libanais, les réfugiés syriens et palestiniens, présents en nombre au Liban.
Il a également appelé les «donateurs mondiaux» à «intensifier la réponse humanitaire», jugeant probablement nécessaire l’ouverture d’un «corridor» maritime pour l’acheminement de l’aide, comme lors de la guerre de 2006.
«Nous sommes très inquiets sur l’accès à des fournitures essentielles, comme la nourriture, les médicaments et le carburants» dans le sud du Liban où certaines personnes n’ont pas pu ou pas souhaité partir, malgré les appels à évacuer lancés par l’entité sioniste, a indiqué Aya Majzoub d’Amnesty International.
De son côté, la Commission européenne a annoncé, hier, l’allocation d’une aide humanitaire de 30 millions d’euros « pour aider les plus vulnérables au Liban », dans un communiqué publié sur son site internet, selon lequel cette aide « s’ajoute aux 10 millions d’euros déjà annoncés le 29 septembre », portant l’aide humanitaire totale de l’Union européenne (UE) au Liban à « plus de 104 millions d’euros cette année ».
Cette annonce intervient alors que l’escalade des hostilités entre le Hezbollah et l’entité sioniste se poursuit. Les autorités libanaises, notamment le Premier ministre sortant Nagib Mikati et le chef du Parlement Nabih Berry, ont récemment demandé aux Nations unies de l’aide, notamment pour aider les populations déplacées au Liban, qui sont d’au moins un million de personnes, soit le pire déplacement de population de l’histoire du pays.
Citée dans le communiqué, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré : « Je suis extrêmement préoccupée par l’escalade constante des tensions au Moyen-Orient. Toutes les parties doivent faire tout leur possible pour protéger la vie des civils innocents. Aujourd’hui, nous renforçons notre aide humanitaire pour le peuple libanais. Nos nouveaux financements garantiront que les civils reçoivent l’assistance essentielle dont ils ont tant besoin en cette période très difficile. Nous continuons à appeler à un cessez-le-feu à la frontière avec le Liban et à Gaza, ainsi qu’à la libération de tous les otages. »
Ce nouveau paquet d’aide d’urgence doit fournir de l’aide alimentaire, des abris et des soins de santé, parmi d’autres soutiens essentiels. « On estime à près de 2 millions le nombre de Libanais et de réfugiés syriens en situation d’insécurité alimentaire. Ce chiffre devrait encore augmenter », ajoute la Commission européenne. Depuis 2011, l’UE a alloué plus de 971 millions d’euros d’aide humanitaire pour répondre aux besoins urgents de la population, qu’elle soit libanaise ou réfugiée, précise le texte.
La Presse de Tunisie avec agences et médias